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Historique du Patrimoine
Retrouvez l’historique du patrimoine sur le site du Collectif de Port-Mahon et de la Ferme de Montsouris. Le Collectif a pour but la préservation du bâti, du sol et du tréfonds des parcelles sises au 26, 28, 30 rue de la Tombe-Issoire et 15, 17 Villa Saint-Jacques à Paris XIVe. Il est apolitique.
 
HISTORIQUE COMPLET
26-30, rue de la Tombe-Issoire et 15-17, villa Saint-Jacques

Les immeubles des 26-30, rue de la Tombe-Issoire et 15-17, villa Saint-Jacques - Paris 14

L’abbé Keller, figure emblématique du 14ème arrondissement imagine dès le début du siècle la construction et la gestion d’ensembles de logements sociaux. A la tête d’un patrimoine personnel important, il vend tout ce qu’il possède, lance une souscription nationale et achète ainsi successivement deux terrains : l’un situé rue Saint Yves, l’autre 26-28, rue de la Tombe-Issoire. Les deux biens sont dès lors propriété de la Fondation « Les berceaux du souvenir » qu’il préside jusqu’en 1984. Rue Saint Yves, il érige la « Cité du souvenir », composée de logements sociaux, d’une crèche et d’un dispensaire. Les bâtiments de la rue de la Tombe-Issoire vont, eux, pendant près de soixante ans, donner un toit aux personnes démunies et accueillir des activités sociales et des camps scouts. En 1925 la Société Immobilière (plus loin : SI) du Lion de Belfort est créée (elle adoptera plus tard le statut de Société civile immobilière (plus loin : SCI). La Fondation « Les berceaux du souvenir » en est actionnaire. En 1942 les bâtiments des 15 et 17, villa Saint Jacques deviennent propriété de la SI du Lion de Belfort. En 1984, à la demande du Cardinal Lustiger (lettre du 12 juin), l’abbé Keller cède la présidence de la Fondation « Les berceaux du souvenir » au père Gervaise, curé de Saint Pierre de Montrouge, à la condition expresse que celui-ci respecte la vocation sociale de la Fondation. Dès 1985, dans une lettre adressée au père Gervaise, l’abbé Keller dénonce l’unique souci de rentabilité que l’on veut imposer à la Fondation, toujours actionnaire de la SI du Lion de Belfort. En 1986, l’abbé Keller décède : l’archevêché hérite de ses cinquante-six parts dans la SI....il oubliera rapidement un passage important du testament de l’abbé qui sous tendant l’acceptation de la succession à l’engagement de mettre à la disposition de la paroisse Saint Dominique le terrain et les locaux de la ferme et de la cour attenante... En 1989, le Père Gervaise décide de l’acquisition du 30, rue de la Tombe-Issoire. Le 19 décembre 1988, la Ville de Paris délivre un permis de construire au Groupement Foncier de France, qui représente la SI du Lion de Belfort à laquelle elle s’est alors associée, en vue de la réalisation d’une importante opération immobilière comprenant plusieurs niveaux de parkings en sous-sol. Malgré les dernières volontés de l’Abbé, dès 1988 la SI tente donc de réaliser une opération purement financière.

A ce stade de l’histoire, il faut savoir que les 2754 mètres carrés concernés abritent :
-  la dernière ferme de la rive gauche (dite de Montsouris) édifiée vers 1850. C’est une construction de type rural qui constitue dans l’arrondissement une exception architecturale notable. De nombreuses vaches y sont longtemps élevées (plusieurs dizaines encore pendant la seconde guerre mondiale).
-  des maisons de faubourg typiques et une maison de maître unique à Paris : le « Pavillon Troubadour ».
-  les vestiges d’un aqueduc gallo-romain du III siècle. L’aqueduc gallo-romain a été retrouvé dans le sol de la cour de la ferme par Didier Busson, archéologue de la Commission du Vieux Paris, lors de fouilles en mai 1992. Cet aqueduc apportait l’eau notamment aux thermes de Cluny.
-  une carrière médiévale dite de Port-Mahon : le sous sol du terrain a été exploité au Moyen Age. A partir de la fin du XVème siècle, laissée en l’état de fin d’exploitation, la carrière de calcaire ne subira pratiquement aucune modification jusqu’à nos jours.

Le permis de construire accordé en 1988 sera annulé le 13 novembre 1989 par le tribunal administratif. L’affaire est déjà très compliquée. On retiendra simplement que l’Architecte des Bâtiments de France avait négligé un élément essentiel du dossier. Les immeubles sont laissés à l’abandon et leur état se dégrade rapidement.

8 mars 1990 : un nouveau permis de construire est accordé après un nouvel avis du Service départemental de l’Architecture. Le 10 septembre de la même année, trois demandes de permis de démolir seront déposées.

5 juillet 1991 : dépôt d’un permis modifiant le projet initial, en ajoutant notamment un troisième niveau de sous-sol.

(...)

En fait, depuis 1988, ce ne sont pas moins de vingt-sept demandes de permis de construire ou de démolir qui ont été instruites !!!

13 février 1992 : le Conservateur régional de l’archéologie signale que les terrains contiennent des vestiges archéologiques, le lieu étant situé sur le passage de l’aqueduc antique de Paris

3 mars 1992 : prorogation du permis de construire du 8 mars 1990. 10 mars 1992 : le permis de démolir est accordé ainsi qu’un permis de construire sur les numéros 26 à 30, rue de la Tombe-Issoire. Les deux autres permis de démolir sont refusés, car les immeubles concernés sont occupés par des locataires soumis au régime locatif de 1948, et qu’aucune convention de relogement n’a été jointe aux dossiers de permis de démolir.

3 juin 1992 : le Maire de Paris refuse le permis de construire du 5 juillet 1991 car "des mesures doivent être prises pour assurer la préservation des vestiges concernés et que les travaux projetés pourraient être de nature à compromettre cette préservation".

4 juin 1992 : le Ministère de la Culture engage une instance de classement de la carrière au titre des monuments historiques. Les permis demeurent valides mais "les services concernés veillent à ce qu’il ne soit pas porté atteinte aux carrières".

Un décret du 4 janvier 1994 porte classement parmi les monuments historiques d’une partie de la carrière souterraine du chemin de Port-Mahon et du sol des parcelles correspondantes situées 26, 28 et 30 rue de la Tombe-Issoire, ainsi que 15 et 17, villa Saint-Jacques.

En 1996, la mairie réquisitionne les locaux pour abriter des foyers en difficulté sous le contrôle de l’association Emmaüs. La réquisition durera quatre années.

29 août 2000 : dépôt de demandes de permis de construire et de démolir auprès des services de la Ville de Paris. La Mairie du 14ème arrondissement rend un avis défavorable.

4 juillet 2001 : dépôt d’un permis de construire modificatif. Nouvel avis défavorable de la Mairie du 14ème.

4 décembre 2001 : avis favorable de la Direction régionale des Affaires culturelles autorisant les percements de la carrière et un certain nombre d’injections de béton liquide.

Cette non utilisation d’immeubles en bon état dans une ville où 100.000 personnes n’ont pas de logements pousse, en janvier 2002, une trentaine de familles et de célibataires originaires de Côte d’Ivoire principalement, mais aussi du Mali, à occuper l’immeuble de façade resté en bon état, et les bâtiments attenants (« maison des vachers », dans la cour de la ferme et 17, villa Saint-Jacques). Les enfants sont scolarisés dans le quartier et les plus jeune,s dont les parents travaillent, sont accueillis dans les structures municipales. Les bâtiments voient leur état s’améliorer progressivement. Malgré la proposition des résidents, la SI refuse les loyers que les occupants souhaitent lui régler.

Depuis leur arrivée, les résidents sont appuyés dans leurs démarches par le « Comité de soutien aux résidents du 26, rue de la Tombe-Issoire » qui regroupe des associations, des partis politiques et des citoyens du 14ème. Le Comité accompagne les résidents dans leurs démarches et participe à la défense de leurs droits. Un système de parrainage a été organisé.

En ce qui concerne l’aide au relogement, des réunions plénières se sont tenues à la Mairie du 14ème : des représentants du maire, des résidents, du Comité de soutien, d’une association en charge du relogement (conférence St-Vincent-de-Paul) se sont souvent rencontrés.

Le patrimoine est défendu depuis mai 2002 par le Collectif de Port Mahon et de la Ferme Montsouris, qui regroupe trente-huit associations. Grâce à leurs démarches, le précieux patrimoine du sol et du sous-sol des parcelles concernées a pu être préservé du saccage et de la démolition définitive.

Les deux structures agissent dans des champs différents mais travaillent en étroite collaboration.

25 juin 2002 : le conseil d’arrondissement du 14ème émets un vœu dans lequel il demande : que les différents permis de construire et de démolir en cours d’instruction ne soient pas délivrés que le Maire de Paris intervienne auprès du Ministre de la Culture afin de garantir la préservation des éléments classés monuments historiques présents sur le site. que la Ville de Paris fasse une offre d’achat à la SCI du Lion de Belfort afin de réaliser un programme exemplaire comprenant la réhabilitation des logements existants, leur conventionnement en PLUS (logements sociaux) et la création d’un équipement public.

Deux vœux de la même essence seront portés au Conseil de Paris par le premier adjoint à la Mairie du 14ème, les 24 juin et 11 décembre 2002.

Le 12 juillet 2002, saisi par la SCI du Lion de Belfort, le Tribunal de Grande Instance ordonne l’expulsion immédiate des occupants.

6 août 2002 : la SCI Lion de Belfort dépose une Déclaration d’intention d’aliéner (DIA) pour une valeur de 8,7 millions d’euros. La Ville peut exercer son droit de préemption, mais pour une valeur de 5,34 millions d’euros.

En mars 2003, la SCI du Lion de Belfort vend la parcelle à la Soferim, promoteur immobilier qui attend désormais le permis de construire de la Ville.

Le 29 mars 2003, un premier avis d’expulsion sera envoyé mais non suivi effet.

Par un vœu en date du 12 mai 2003, le conseil d’arrondissement du 14ème demande au Maire de Paris d’intervenir auprès de la préfecture afin d’éviter l’expulsion des résidents.

Le Collectif de Port Mahon et de la Ferme Montsouris continue à défendre le patrimoine. Différentes démarches ont été entreprises avec succès et notamment l’interdiction de faire les travaux par le Ministère de la Culture. Cette interdiction a été levée le 9 septembre 2003. Mais en début d’année 2004, la Ville de Paris, suivant l’avis du Maire du 14ème, a refusé le permis de construire. La Soferim a fait appel en référé de cette décision mais a perdu.

22 mai 2004 : l’abbé Pierre vient bénir les lieux.

19 juillet 2004 : un arrêté d’interdiction d’occupation concernant sept familles et six célibataires résidents au 17, villa Saint-Jacques et dans les bâtiments attenants au 26-30, rue de la Tombe-Issoire (« maison des vachers »...) est rendu par la Préfecture de Police. La Mairie du 14ème est mise au courant le 20 juillet mais la copie de l’arrêté n’est jamais faxé. Il est présenté aux élu(e)s par téléphone comme un arrêté de péril.

21 juillet 2004 : intervention des forces de police à 7 heure du matin et évacuation violente des sept familles et six célibataires qui seront dirigés dans deux hôtels de la banlieue parisienne payés pour une semaine par la Soferim. Ce n’est qu’à l’arrivée des forces de police que les élu(e)s présents sur les lieux prennent connaissance du contenu de l’arrêté.

Avant -18/07/2004 -
Avant -18/07/2004 - "Est-ce ainsi que la Soferim conçoit la rénovation ?"
Photo : Spélaïon
 
Après - 21-07-2004
Après - 21-07-2004 "Est-ce ainsi que la Soferim conçoit la rénovation ?"
Photo : Spélaïon
 

28 juillet 2004 : les vingt-cinq personnes expulsées, dont sept enfants et deux femmes enceintes, sont à la rue. Appuyées, à leur demande, par des membres du Comité de soutien aux résidents du 26, rue de la Tombe-Issoire, elles dormiront sous la tente dans le square face à la Mairie du 14ème.

29 juillet 2004 : les contacts avec les services sociaux du 14ème portent enfin leurs fruits : les familles sont logées dans des hôtels, réglés par les services sociaux, pour une semaine reconductible.

Février 2005 : Destruction à la ferme Montsouris

 

 
ACTUALITE
Vendredi 2 Septembre 2005 - Expulsion du 26 Tombe Issoire
La préfecture et la Soférim viennent d’expulser les résidents du 26, rue de la Tombe Issoire.
 

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